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© Patricia Popineau
De livre en livre, Véronique Bréger entraine le lecteur dans son univers atypique et lui garantit à chaque fois une nouvelle atmosphère, un nouveau ton et de plus en plus d'images…
Véronique Bréger a obtenu le prix du roman lesbien 2009.
Pour chacun de tes livres, tu explores un nouveau sujet. Peux-tu nous expliquer le choix de celui-ci ?
J’avais envie depuis longtemps d’écrire une histoire où le personnage principal serait une ado. Je n’étais pas certaine d’être en mesure de le faire, non pas parce que je ne suis plus une ado depuis… un certain temps ;-) mais parce que l’exercice allait forcément m’obliger à un retour en arrière et à une introspection. Déjà dans "Open Space", j’évoquais quelques instants marquants de l’adolescence du personnage de Dorothée. De là à aller plus loin, il n’y avait qu’une page à franchir.
L’adolescence… là où le merveilleux côtoie le tragique. Découvrir sa différence durant cette période nous positionne au croisement de ces deux items. Dans cet endroit, il existe un espace minuscule où règne un chaos aux allures de grand huit en perpétuel mouvement.
En commençant le travail d’écriture, je me suis rapidement rendu compte qu’il m’était facile de me souvenir de mon grand huit personnel et donc de puiser dans certains souvenirs. Les sensations fortes, qu’elles soient bien ou mal vécues, sont celles qui marquent nos souvenirs de manière indélébile.
Ce roman raconte l’histoire d’une découverte – celle que Léa, presque 17 ans, va faire sur elle-même – et de ses conséquences.
Quand tu parles de puiser dans certains souvenirs, veux-tu dire par là qu’il s’agit d’un roman autobiographique ?
Non, je ne suis définitivement pas fan du genre autobiographique. Pour autant, oui, je suis allée chercher certains éléments de ma réalité afin d’étoffer cette fiction. À la lecture de ce roman, si certaines personnes s’avisaient de penser que ce que je raconte ne pourrait jamais arriver, je pourrais leur répondre que la réalité dépasse la fiction.
Ton lectorat connaît ton goût pour le dessin, tu as d’ailleurs illustré toi-même plusieurs de tes romans. Pour "D’un Trait", tu romps avec tes habitudes et tu collabores avec une illustratrice, Esther Gagné. En tant qu’auteure que t’a apportée cette association ? Pourquoi Esther Gagné ?
J’ai découvert le travail d’Esther grâce à mon ami Bertrand – c’est lui qui réalise mes teasers. Il m’a conseillé d’aller jeter un œil sur le site www.lanternebrisee.net.
Au fil du temps, je suis devenue une des fans d’Esther…
Quand j’ai démarré le chantier de ce roman, je pensais qu’il devait être illustré. D’abord parce que l’histoire s’y prêtait, l’héroïne, Léa s’exprime via le dessin et ensuite parce que le trait fait partie intégrante de tous mes projets d’écriture. Plus je suivais le blog d’Esther plus j’étais convaincue qu’elle était la bonne personne.
Un jour je me suis décidée à écrire un commentaire sur l’une de ses planches qui m’avaient particulièrement émue. Elle m’a répondu et dans la foulée je lui ai proposé une collaboration qu’elle a, à ma grande joie, acceptée.
Esther a le don de donner à voir les émotions sans qu’il y ait besoin de mots pour les qualifier. Je lui ai confié le tapuscrit en lui donnant comme seule consigne de faire ce qu’elle savait. Quand j’ai reçu la première vignette, je me suis dit : wouah… c’est exactement ça !
D’abord parce que le rendu correspondait à ce que j’avais décrit – donc le texte fonctionnait – et ensuite parce que le dessin était tout simplement à tomber par terre.
Chaque chapitre s’est donc vu illustré d’une vignette qui met en exergue une émotion, un non-dit, une pensée, et en bonus Esther a prolongé la scène qui marque le tournant du livre par une mini-BD."
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